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Les Fêtes Calendales

Fêtes de Noël en Provence


Nous en serons cette année à la 19ème édition des fêtes calendales à la Seyne-sur-Mer. Ce sont les cigaloun Segnen qui sont les créateurs de cet évènement sur la ville.

En Provence, le terme « calendal » caractérise tout ce qui se rapporte à Noël, cette fête solennelle, à la fois par son sens divin et ses prolongements humains.
Li Calendo ! Les calendes de Noël, temps bénis entre tous en Provence ! Temps de fêtes longuement préparées et profondément pensées dans le respect des traditions, la ferveur et l’émotion des rites.
Elles revêtent un caractère familial et s’étalent du 4 décembre,jour de la Ste Barbe au 6 janvier, jour de l’Epiphanie. Durant cette petite quarantaine, toute la culture provençale revit.
Crèches, santons, cantiques, pastorales animent ce moment émouvant où brille l’espoir d’un renouveau. Sans oublier le« gros souper » et ses 13 desserts !


La Sainte Barbe :
C’est le premier plaisir des fêtes Calendales, et l’une des traditions les plus vivaces. Le 4 décembre, on sème dans 1 ou 3 soucoupes, quelques grains de blé ou des lentilles que l’on prendra soin d’arroser chaque jour jusqu’à la Chandeleur. En naîtront de jolies touffes vertes, prémices des moissons futures.
La plus belle des soucoupes ornera la table de Noël, les autres iront dans la crèche, parmi les rochers et les buissons. Elles seront transplantées après la Chandeleur, aux quatre coins des champs cultivés pour en assurer la fertilité.
L’almanach provençal nous apprend que Ste Barbe vivait au IIIème siècle ; patronne des mineurs et des artificiers, on la fête le 4 Décembre. Ce jour-là, on sème dans plusieurs soucoupes, dans lesquelles on aura auparavant déposé une couche de mousse fraîche, quelques grains de blé et des lentilles arrosés d’un peu d’eau. Pendant les 20 jours qui séparent la Ste Barbe de Noël, et c’est le premier plaisir de cette période, ces graines germeront et formeront de jolies touffes vertes, prémices des moissons futures. Le 25 décembre, si les grains ont bien germé l’on dit que la récolte sera bonne ; si les grains ont pourri, il faut s’attendre à de tristes moissons !
La plus belle des soucoupes sera placée sur la table de Noël, les autres iront dans la crèche, parmi les rochers et les buissons.

L’épiphanie :
Le 6 janvier, pour fêter l’arrivée des trois Rois Mages, "li tres Réi" , il est une coutume à présent largement répandue qui est celle de "tirer les rois".
En Provence, ce n’est pas une galette de pâte feuilletée fourrée de pâte d’amandes amères ou frangipane, mais plutôt une véritable couronne de brioche aromatisée à la fleur d’oranger et garnie de fruits confits d’Apt et décorée de cerises confites et de sucre cristallisé. Ce jour là on peut disposer dans la crèche les trois figurines représentant les rois accompagnés de leur escorte.
Il y a tout d’abord Balthazar, roi d’âge mûr aux cheveux mi-longs, représenté debout il est vêtu comme les rois de France et apporte la myrrhe, symbole de connaissance ; vient ensuite Gaspard, le roi maure, jeune et imberbe qui porte turbans et pantalons bouffants et offre de l’encens reconnaissant ainsi le caractère divin de l’enfant nouveau-né ; enfin, le roi Melchior s’approche, il est le plus âgé représenté à genoux avec sa barbe blanche, il tend un coffret d’or à l’enfant roi.


La Crèche :
C ’est un moment important de la vie familiale en Provence que celui où l’on dispose en famille les santons ou "petits saints" souvent transmis de père en fils, dans la crèche, mot qui désigne la mangeoire qui servit de berceau à Jésus.
L’origine de la crèche provençale remonte à l’Italie du XIIe siècle avant de franchir nos frontières et être adaptée "à la provençale". La Révolution française en interdisant les pratiques religieuses a favorisé leur usage en incitant chaque famille à fêter Noël dans son foyer autour de ces scènes de la Nativité.
La crèche authentique est en fait une représentation idéale du village provençal où chacun a sa place y compris les animaux domestiques tout en côtoyant l’étable avec la Sainte Famille, l’âne et le bœuf, l’étoile à queue de comète qui guidera plus tard les rois mages, et les villageois qui viennent leur rendre visite.
Cette belle tradition provençale ne tarda pas à gagner toutes les régions de France. La crèche est démontée et soigneusement rangée le jour de la Chandeleur.
Mais la crèche, c’est avant tout le santon, du provençal "santoun" qui signifie "petit saint". Tous les santons sont issus d’un moule original représentant de multiples personnages populaires provençaux. Il fabrique ensuite un moule en plâtre, plus rarement en résine. Le santon est ensuite ébarbé au socle et dans son pourtour avant une deuxième pression à la main sur le moule : on le laisse sécher à l’ombre puis on l’ébarbe à nouveau une fois sec.
Les animaux domestiques sont tous présents également en grand nombre, outre l’âne et le bœuf qui veillent sur l’enfant roi, on trouve aussi les moutons et les chèvres, les chiens, les poules et les chevaux des gardians, le chameau des rois, l’ours du boumian, les pigeons sur le toit en compagnie du coq qui réveille les habitants du village pour aider l’ange Bouffareù avec sa trompette, mais un seul en est à jamais banni : le chat. Associé aux pratiques de sorcellerie il a été interdit de crèche par Saint François d’Assise nous dit la légende. Une autre légende prétend même que pour inaugurer un nouveau four, le santonnier met à cuire un chat d’argile jusqu’à ce qu’il casse. Le mauvais sort est ainsi conjuré.
A voir :
 Les Fêtes Calendales 2004